Né sous le signe du Taureau dans les années 50, le petit Marco passe une
enfance solitaire dans une turbulence créatrice.
A 12 ans, il scie les pieds d'un fauteuil du cabinet de son avocat de père pour en faire un siège éjectable d’avion de chasse.

Jeune homme timide, il rêve d’horizons lointains, cherche l’aventure à tout prix et la trouve en Afrique en représentant des sociétés d’engineering françaises.
En 1985, de retour en France, il installe son atelier dans le Marais.

De 1986 à 1991
, Marc Dray expose avec le mécénat Aéroports de Paris des sculptures mécaniques (voitures, trains, avions…) réalisées à partir de pièces de machine industrielle peintes au pistolet. L’effet final recherché est celui d’une atmosphère : la course automobile, la frénésie d’une locomotive lancée à toute vapeur, la magie d’un voyage en avion...

A partir de 1995, il s’adonne à l’illustration d’œuvres littéraires qui lui sont chères et expose notamment à l’hôtel Ritz (Hemingway : « le Vieil Homme et la mer », « En avoir ou pas », «Le soleil se lève aussi»), à l’Espace Saint- Exupéry («le Petit Prince», «Courrier sud», «Citadelle»), à l’Espace Kronenbourg Aventure («le Bateau ivre»)…
Dans les années 1990, la galerie Renaud Richebourg, dans le Marais à Paris, abrite longtemps ses sculptures.

En 1995, Hugo Pratt
, peu avant sa mort, l’autorise à interpréter librement le personnage de son oeuvre Corto Maltese.
Beaucoup plus délicates sont les transpositions de l’univers d’Hergé. En effet les ayants droit lui imposeront de masquer les personnages figurant sur les sculptures présentées au public. Cependant de nombreuses pièces destinées à une clientèle privée seront réalisées.

En 1998, il obtient des commandes publiques à l’université de Bretagne occidentale, à Brest, grâce à Yves Moraud, président de l’abbaye de Daoulas, et monte deux projets : une exposition dédiée à Victor Segalen, un hommage à André Malraux.

Depuis 1998
, le rez-de-chaussée d’un ancien couvent-hôpital du XVIIe siècle, à Dieppe, est devenu son domicile. Dans sa crypte-atelier, il réalise des sculptures faites d'objets inanimés auxquels il redonne une âme. Son travail s'apparente à du "junk art", car ce sont bien des objets de toutes sortes qu'il assemble pour créer une pièce unique.
En 2009, sous le statut d'auto-entreprise, Marc Dray ouvre son domicile-atelier au public tous les week-ends : la Galerie Marc Dray est née...






Extrait de l'article d'Aurélien Bénard
des "Informations dieppoises"


Les pièces de son atelier installé au Bout du Quai sont une véritable caverne d’Ali Baba avec plein d’objets collectés ici ou là. Il les dissèque pour les assembler dans une composition insolite. « Je fais des pièces qui ressemblent à quelque chose et qui font penser à… J’aime que ce soit très teinté et ma référence est le surréalisme. Je nage dans le surréalisme ! Je cultive le mélange des genres : le cinéma, la poésie, le théâtre, etc. Son atelier montre des lampes qui laissent penser à des papillons, des coqs, des perroquets bien sûr et de nombreuses thématiques autour du maritime. « Détourer un objet a une démarche autant littéraire que plastique. Et l’intérêt de ce type d’expression, c’est qu’on ne peut pas intervenir sur la forme ».

Né à Paris, c’est en Basse-Normandie, à Avranches, que l’artiste a passé son enfance. « Une enfance solitaire où tout petit déjà je me créais des univers. Je peignais les murs ». Marc Dray a d’ailleurs longtemps fait de la peinture avant de se spécialiser vers la sculpture. Il s’installe alors dans le quartier du Marais, à Paris, où il ouvre « un atelier bateau », histoire de penser à cette ville qu’il affectionne : Dieppe, « surtout l’hiver ». Il commence alors l’écriture sculpture. Et depuis plus de vingt ans, cette passion ne l’a plus lâchée. Il a exposé dans la galerie Richebourg, toujours dans le Marais, puis une autre fois lors de la réouverture du bar Hemingway de l’Hôtel Ritz, à Paris, en 1995.

À Dieppe, l’artiste s’est très bien intégré. Il expose régulièrement. En février dernier, il participait à l’exposition Talents Aiguilles, à Dieppe. Il avait présenté une série d’œuvres constituées de chaussures talon aiguille. Dernièrement, il a présenté une exposition beaucoup plus confidentielle, à Saint-Aubin-sur-Scie, chez son amie Marie-Paule Dambry-Voisin. Actuellement, il expose dans le hall de l’hôtel de ville avec d’autres artistes et ouvre les portes de son atelier à l’occasion de la manifestation culturelle Art’pentez la ville, jusqu’au 30 août. Il se prépare aussi à exposer pour le 5e Marché d’art, dans la Grande-Rue, dimanche 20 juillet, de 10 heures à 18 heures, où derrière un stand en forme de bateau et déguisé en pirate, il proposera une série d’œuvres sur le thème justement des pirates.

Enfin, côté projets, ce quinquagénaire travaille sur L’indicible poésie des mathématiques. Les œuvres seront réalisées dans la cave voûtée de sa propriété transformée en atelier avant d’être exposée dans la prestigieuse école de Polytechnique. D’ici la fin de l’année, Marc Dray présentera à Dieppe une exposition sur les Années folles et prépare une autre exposition qui sera présentée à Paris : la Tour Eiffel dans tous ses états. Une visite chez ce plasticien s’impose, prenez le temps de discuter avec lui. Un vrai artiste". A. B.

Pratique :Exposition des œuvres de Marc Dray, au 4, rue de Béthencourt, à Dieppe. Mieux vaut téléphoner pour s’assurer de la présence de l’artiste au 02 35 06 19 16.